jeudi 13 septembre 2012 Auteuil Prix Alain et Gilles de Goulaine

J'ai récupéré sur le net cet article que je voulais vous faire partager .Cela permet de voir les courses d'un autre oeil .Il est vrai que c'est un peu long mais pas inintéressant .
A la fin ,  les partants pour le quinté de Jeudi

Il fait un temps à ne pas mettre les naseaux dehors. Mais Gérard Augustin-Normand se fiche bien de la température extérieure. Simplement protégé du froid marin par un mince col roulé beige, il arpente nerveusement les écuries de l'Etablissement Elie de Brignac, à Deauville. Observe les poulains qui marchent au pas dans le rond de présentation. Nullement déconcentré par la puissante odeur de crottin de cheval. Il fait son entrée dans la salle des ventes et se cale discrètement dans un coin. Juste à temps pour le lot 68, un pur-sang alezan de belle allure. C'est parti. Les spotters répercutent en hurlant le montant des enchères. Elles filent à tout vitesse, se calment, le marteau finit par tomber. Le pur-sang est à lui pour 65 000 euros. Gérard Augustin-Normand ne passe pas inaperçu. On l'épie l'air de rien. On le regarde en coin. C'est que monsieur fait des jaloux. Il a eu de la chance. Une chance inouïe... « Une histoire comme la sienne est de celles qui font rêver tout le monde » , dit un habitué de ces ventes de yearlings (chevaux nés l'année précédente).


Tout commence à l'été 2008. Gérard Augustin-Normand liquide sa boîte, la société de gestion Richelieu Finance. Il a de l'argent à ne plus savoir qu'en faire. Il ignore tout des courses, mais aime sentir l'adrénaline galoper dans ses veines lors de la dernière ligne droite. Il achète un jeune poulain de 18 mois pour la somme de 100 000 euros, le baptise « Le Havre » et le confie à un entraîneur. Quelques mois plus tard, le cheval remporte ses premières courses. C'est un tout bon. Tellement bon qu'en mai 2009 il finit numéro un du prestigieux prix du Jockey Club. « J'étais trop stressé pour aller à l'hippodrome, alors j'ai regardé la course à la télévision , se souvient Augustin-Normand. C'est l'émotion la plus forte de ma vie ! » Un exploit, avec un paquet de cash à la clé. Les gains du cheval ont dépassé 1,6 million d'euros ! Depuis, l'heureux propriétaire est entré en religion. Il ne rate plus une course et épluche quotidiennement Paris-Turf. Il a quitté la capitale et s'est établi en Normandie, a acheté un haras et monte son écurie. « C'est une aventure extraordinaire, dit-il tout bas. Il ne faut pas croire que je fais ça seulement pour l'argent. C'est ma passion ! »

Moyens illimités. Les propriétaires de pur-sang sont d'un naturel discret. « Le fait d'investir dans les chevaux ne véhicule pas une bonne image, assure l'un d'eux. Cela évoque les jeux d'argent, qui ont toujours un côté sulfureux. Les gens sont bien peu bavards sur le sujet. » Ce qui donne un petit monde fermé - 5 726 propriétaires de pur-sang dans l'Hexagone -, qui désire farouchement rester entre soi. Tellement barricadé que le président de France Galop - l'institution qui gère les courses de galop -, Edouard de Rothschild, refuse systématiquement les interviews. Le gratin des propriétaires accueille un contingent impressionnant de grands noms. La famille Wildenstein (marchands d'art), les frères Wertheimer (Chanel), le prince Aga Khan (le richissime chef spirituel des Ismaéliens), le cheikh Al-Maktoum de Dubai (qui ­possède 3 000 chevaux) ou le prince Abdullah d'Arabie saoudite. « Ces industriels du pur-sang ont des moyens illimités, dit Hubert Tassin, président de l'association de propriétaires Province Paris. Ils possèdent plusieurs haras, font leurs propres croisements génétiques, élèvent eux-mêmes leurs chevaux. » Dans la catégorie « moins riches mais célèbres » , on croisait Léon Zitrone, Jean Gabin et Rita Hayworth dans les hippodromes du siècle dernier. On aperçoit aujourd'hui les propriétaires de pur-sang que sont le ministre de la Défense, Hervé Morin, le président du Modem, François Bayrou, les footballeurs Dominique Rocheteau, Robert Pirès et Emmanuel Petit, le journaliste Michel Denisot, l'acteur Omar Sharif, bien sûr. Et une belle brochette d'hommes d'affaires tels Laurent Dassault, le banquier Christian Baillet, Joël Séché (Séché Environnement et Saur), Noël Forgeard (ex-EADS), Xavier Niel (Free) et Lucien Urano (Fabio Lucci et Pizza Pino).


Formule 1. Ils ont tous en commun d'être passés par le filtre d'une enquête de solvabilité. C'est qu'il faut pouvoir payer la facture... En moyenne, un cheval coûte 18 000 euros de frais de pension par an. C'est un péché mignon parmi d'autres pour personnes fortunées, à ranger à côté des yachts, tableaux, résidences secondaires et bolides de luxe. Un hobby qui peut mettre sur la paille ou rapporter gros. C'est la roulette russe. « Acheter un pur-sang, c'est tout sauf un placement de bon père de famille, continue Hubert Tassin. C'est plutôt une manière rigolote de dépenser son argent. Une sorte de loterie pour riches ! » Assurément une histoire de gros sous.


« Les pur-sang sont le nerf de la guerre, explique Ghislain Bozo, directeur général de Capital Pur-Sang, société qui gère et élève des actifs très spéciaux, tels des juments et des parts d'étalon. C'est un monde où il y a beaucoup d'argent, avec des courses très prestigieuses et formidablement bien dotées grâce au soutien de gros sponsors. » La Dubai World Cup est l'épreuve la mieux dotée au monde, l'allocation globale s'élevant à 10 millions de dollars. Pas sûr qu'elle le restera, l'émirat étant en faillite... En France, les courses sont une vraie usine à gaz : on compte 6 854 épreuves de galop par an, sans un seul jour de répit. Du côté des acheteurs, le tempo est donné par les ventes de yearlings, qui ont lieu en août, octobre et décembre à Deauville, mais aussi à Lexington (Etats-Unis) et à Newmarket (Angleterre). « Le marché du cheval de course est extrêmement spéculatif, dit Hubert Tassin


Ce poulain avait fait le voyage d'Etréham. Etréham, c'est à la fois le nom d'un patelin normand et celui d'un célèbre haras de 250 hectares. C'est aussi beau et romantique qu'on l'avait imaginé. Dans la brume, une allée de pins centenaires indique poliment le chemin au visiteur. Des poulains en liberté s'ébrouent dans l'air vif. Le haras a été créé juste avant la Seconde Guerre mondiale par M. de Chambure, qui était tombé amoureux de son cheval de course. Depuis ce temps-là, la famille a développé sa vocation d'éleveur commercial à l'ombre de son château. Ici, on fabrique du poulain de compétition en batterie. De la graine de star de paddocks, qui bénéficie de la meilleure alimentation possible, de box ultraconfortables bourrés de paille, de la liberté de gambader dans les champs aux beaux jours et d'un maréchal-ferrant à domicile. « Nos chevaux doivent être sains et athlétiques , dit Ludivine Marchand-Morin, la directrice du haras. On les éduque en leur apprenant l'effort et la concentration. Dans le but d'en faire des cracks. » Etréham est aussi réputé pour ses étalons. Ces mâles qui ont fait de belles carrières. Comprendre : ils ont rapporté beaucoup d'argent à leur propriétaire. Des retraités qui ont gagné le droit d'honorer des femelles... en grand nombre. Sept cents juments viennent ici pour se faire engrosser tous les ans ! Un business lucratif pour les propriétaires : le coût d'une saillie peut être de 1 000 euros, mais peut aussi monter jusqu'à 200 000 euros.


Le pedigree fait le prix. L'idée de départ est bête comme chou : la probabilité est forte qu'un crack engendre un crack. Alors, l'acheteur dissèque au scalpel les performances en courses du père, de la mère, du père de la mère, de la mère de la mère, du père du père, de la mère du père, etc. Casse-tête chinois. « On achète un patrimoine génétique comme on achète une action dans une start-up » , explique Hubert Tassin. Mais être bien né ne suffit pas. « Le cheval doit être beau, dit Ghislain Bozo. Il faut regarder son aplomb, son encolure, sa musculature et ses oreilles. Et surtout ce qu'il a dans l'oeil. » Reste que cet exercice n'a rien d'une science exacte. « Un cheval issu d'une lignée magnifique peut se révéler une chèvre sur un champ de courses, continue Bozo. On ne sait jamais comment le poulain réagira sous la pression. Et c'est ça qui est beau ! » C'est ce qu'on appelle la glorieuse incertitude du sport... « Les grosses déceptions sont fréquentes, dit Ludivine Marchand-Morin. Un pur-sang, c'est comme une formule 1. Une mécanique fine et fragile comme du cristal. Si le cheval se blesse ou se révèle mauvais, c'est très dur pour celui qui y a investi son temps et son argent. »

Pour éviter les grosses déprimes, les propriétaires se serrent les coudes. « Ils achètent des pur-sang à plusieurs, dit Elodie Garamond, responsable du département propriétaires de France Galop. Cela permet de minimiser les risques et les coûts. » C'est le cas de l'écurie Dams - dont le ticket d'entrée est de 15 000 euros -, qui réunit du beau monde et exclusivement de sexe féminin : Mme Woerth (épouse du ministre maire de Chantilly), Mme Lacoste (mariée au propriétaire de Lacoste), Mme Mestrallet (femme du PDG de Suez), Mme Kron (épouse du PDG d'Alstom), Mme Mars (épouse du patron de Mars et Co), Mme Hazan (épouse du fondateur de la marque de prêt-à-porter Apostrophe), qui a imaginé la casaque en soie rose et la toque orange. « Je me dois de les amuser pendant cinq ans, ce qui est la durée de vie de l'écurie, dit Gérard Larrieu, le manager. Mon but est d'avoir des chevaux qui courent et qui gagnent pour qu'elles vivent de belles émotions ! »

Idem pour le Deauville Racing Club (DRC). « J'ai créé une écurie de propriétaires composée d'amis ayant tous une résidence à Deauville, explique Philippe Augier, le maire de Deauville. Il s'agit surtout de chefs d'entreprise, d'avocats et de financiers. Le but est de se faire plaisir et de constituer un réseau d'influence. » Le DRC, casaque rouge et toque mauve, possède une quinzaine de pur-sang. Les 36 propriétaires se croisent aux courses. Vont à l'entraînement ensemble tôt le matin. Déjeunent entre eux à Longchamp. « J'habite Boulogne et j'ai une maison à Deauville, raconte Clarisse Mathieu, dont le mari travaille dans l'immobilier. Nous avons investi 45 000 euros en trois ans dans l'écurie. Il n'y a rien de plus beau et de plus émouvant que de voir son cheval courir ! Et je suis sûre qu'un jour ou l'autre on tombera sur un crack et qu'on gagnera l'Arc de triomphe en battant le cheval de l'Aga Khan ou celui des frères Wertheimer ! Tout est possible ! »


Fantasme. L'Arc de triomphe, sponsorisé par le Qatar et doté de 4 millions d'euros, est la course la plus huppée du genre. « C'est comme une finale de coupe du monde de football qui aurait lieu tous les ans, dit Philippe Bouchara, le président du Syndicat national des propriétaires de chevaux de galop. Un fantasme absolu pour nous tous... » Le 4 octobre, à Longchamp, une légende est née. Seize ans après sa mère, le pur-sang « Sea the stars », qui appartient à Christopher Tsui, jeune héritier natif de Hongkong, a remporté l'Arc. A 400 mètres du poteau, il était encore enfermé à la corde. Mais il a réussi à créer l'ouverture et à coiffer... au poteau ses congénères. Après son triomphe, il a stationné longuement devant les 48 700 spectateurs. Comme pour en profiter le plus longtemps possible... « Le sang a parlé, constate Hubert Tassin. Le meilleur a produit ce qu'il y a de mieux » . « Sea the stars » est estimé à 45 millions d'euros. Un cheval qui vaut de l'or...


  1^ère course - Prix Alain et Gilles de Goulaine Haies - Listed Race - Handicap - Réf. : +7 - 95 000€ - 3600m - 18 partants - Herbe - corde : à gauche 

Pour tous poulains et pouliches de 4 ans, ayant couru depuis le 1er janvier de l'année dernière inclus et ayant, lors de l'une de leurs six dernières courses en obstacles, soit été classés dans les sept premiers d'une course ayant servi de support à des paris enregistrés sur le plan national, soit ayant reçu une allocation de 7.500, soit été classés dans les trois premiers d'un prix (à réclamer excepté) couru sur un hippodrome de 1ère catégorie.

1 Unique de Touzaine H4 72 - C. Gombeau G. Cherel 1h2h1h(11) 65 - -

2 Haim M4 69 - M. Delmares Y.-M. Porzier 6h2h2h6h3h 62 - -

3 Gracious F4 68 - Mlle E. Chayrigues L. Viel 1pAh9p1h 61 - -

4 Tzar's Dancer H4 66 - S. Delhommeau A. Lamotte d'Argy Th1h6h5h1h 59 - -

5 Four Sox H4 66 - C. Pieux J. Bertran de Balanda 2h0p1h8p8p 59 - -

6 Lachlan Bridge H4 65,5 - M. Carroux A. Chaillé-Chaillé 3h2h2h1h 58,5 - -

7 Cenon H4 65 - S. Dehez J.-P. Gallorini 9h3h2h3h2h 58 - -

8 Khayance F4 65 - J. Da Silva Y. Fouin Ah5h0h6s4s 58 - -

9 Le Bel Anjou H4 65 - P. A. Carberry F.-M. Cottin 1h8h6h1h1s 58 - -

10 Saubaber H4 65 - L. Philipperon R. Chotard (G) 1h1hDhTs3s 58 - -

11 Enrijack H4 64 - J.-L. Beaunez Mme P. Butel 6h4h1h5h5h 57 - -

12 Biens Chers Frères H4 63 - A. de Chitray T. Trapenard 7h8hAs8sDs 56 - -

13 Pasquini Rouge H4 62 64 A. Desvaux P. Quinton 7h4h7h3hAh 54,5 - -

14 Buck's Bank H4 62 - M. Regairaz Y. Fouin 3h3h3h0h2h 54 - -

15 Urbino Maliverts H4 62 - F. Panicucci M. Seror 1h2hAsAh7h 54 - -

16 Giulio Cesare H4 62 - R.L. O'Brien N. Caullery 7hAh6h3h0p 53,5 - -

17 Prince Lim H4 62 - W. Lajon Mme P. Butel 8h6h1h7hAh 53 - -

18 Zimbar H4 62 - M. Delage A. Bonin 5h2h4h7h9h 53

l'airV